Syndrome d’apnée du sommeil

Un sommeil de qualité est essentiel pour tous.

Pour les enfants, êtres en pleine croissance, une altération du sommeil peut être à l’origine de lourdes conséquences sur le fonctionnement de leur corps. C’est pourquoi il est nécessaire d’être vigilant sur la qualité du sommeil de nos enfants. Il existe plusieurs stades dans la classification des troubles respiratoires du sommeil de l’enfant.

Entre 6 mois et 6 ans, 10% des enfants ronflent. L’apnée du sommeil touche entre 2 et 4% de enfants ; celle-ci est plus fréquente chez les 3- 6 ans. 

Chez le nouveau-né, une respiration irrégulière et un peu bruyante entrecoupée de courtes pauses respiratoires est normale. En revanche, si votre bébé peine pour respirer ou a un rythme rapide qui vous semble anormal, il faut consulter votre médecin. Faire une petite vidéo de votre enfant dans son sommeil, peut aider ce dernier à évaluer les symptômes.

Explications

Lors de la respiration, l’air, avant d’arriver aux poumons, passe par le nez, le pharynx, le larynx et la trachée ; un obstacle au niveau de l’une ou l’autre de ces voies aériennes supérieures va entraîner une vibration de la colonne d’air et produire un bruit. C’est le ronflement.  Lorsqu’il y a une diminution voire un arrêt du passage de l’air, on parle d’hypopnées ou d’apnées du sommeil.

Il existe deux types d’apnées : les apnées centrales (défaut de commande par le cerveau), plus fréquentes chez le nouveau-né, et les apnées obstructives (il y a un obstacle au passage de l’air dans les voies aériennes supérieures) plus fréquentes chez l’enfant.

Végétations et amygdales de faible volume ( 0) à de gros volumes ( 4) laissant peu de place pour le passage d’air .

Chez les bébés nés prématurément ou dans certaines maladies exceptionnelles qui touchent les centres respiratoires du cerveau, l’on peut observer des apnées dites « centrales ». Le bébé s’arrête de respirer car les zones de son cerveau commandant la respiration ne sont pas complètement terminées ou ne fonctionnent pas correctement,  et le conduisent à oublier de respirer parfois.
 Chez quelques bébés, « grands prématurés », ces apnées peuvent être longues et entraîner une diminution de l’oxygène sanguin (le bébé devient bleu). Une surveillance par un moniteur cardiorespiratoire et une ventilation artificielle sont parfois, alors, nécessaires.

Les enfants souffrant d’un syndrome d’apnées obstructives n’oublient pas de respirer. Ils font, au contraire, d’intenses efforts pour  faire passer l’air dans des voies aériennes supérieures partiellement obstruées. Celui-ci circule avec  difficulté et parfois pas du tout. Chez ces enfants, le ronflement est interrompu par des arrêts respiratoires de plusieurs secondes ; la reprise de la respiration s’accompagne d’un ronflement plus intense, puis le ronflement reprend son rythme.
 La fréquence du syndrome d’apnées obstructives du sommeil diminue après l’âge de 6 ans avec la diminution de volume des amygdales et des végétations,  et l’augmentation de calibre des voies aériennes supérieures avec la croissance.

Le diagnostic de syndrome d’apnées du sommeil se pose après enregistrement du sommeil (idéalement par polysomnographie) : une apnée peut être retenue à partir de 3 secondes d’arrêt du flux aérien chez le nouveau-né et 5 secondes chez le nourrisson et l’enfant.

Les facteurs augmentant le risque d’apnées du sommeil chez le petit

Le syndrome d’apnées du sommeil est plus fréquent dans certaines populations d’enfants :

  • les prématurés
  • quand les parents fument (le risque est multiplié par 2) ;
  • en cas d’infections respiratoires à répétitions, d’asthme ou encore  de reflux gastro-oesophagien
  • en cas  de malformation de la sphère oro-pharyngée comme dans certaines maladies génétiques (trisomie 21, syndrome de Pierre Robin…)
  • lorsqu’un parent est atteint d’un syndrome d’apnées du sommeil ;
  • en cas d’obésité.

Les conséquences d’une mauvaise respiration au cours du sommeil

Chez la plupart des enfants, le ronflement est sans conséquence. Lorsqu’il s’accompagne d’une augmentation des efforts respiratoires (avec plus d’1 apnée par heure)  et de perturbations du sommeil,  il y a alors un syndrome d’apnées du sommeil.

Les conséquences des apnées du sommeil ne sont pas anodines :

  • retard de croissance ;
  • conséquences métaboliques (prise de poids, diabète) ;
  • perturbation du développement cognitif ;
  • trouble du comportement de type agitation psychomotrice ;
  • facteur de risque cardiovasculaire à long terme et en l’absence de traitement.

Les signes qui doivent alerter

Un enfant atteint d’un ronflement dit « simple », ronfle mais son sommeil est calme. Il est dans la journée bien éveillé, calme, et ne présente aucun trouble du comportement. 
En cas de syndrome d’apnées, le sommeil  de l’enfant est agité. Son ronflement est irrégulier interrompu par des arrêts de la respiration. Il transpire beaucoup pendant son sommeil. Dans la journée, cet enfant est somnolent ou,  à l’inverse,  hyperactif. Il est irritable. Il a des difficultés à se concentrer. Les enfants porteurs d’un syndrome d’apnées du sommeil respirent fréquemment la bouche ouverte. Ils ont souvent une voix nasillarde ou enrouée du fait de l’obstruction provoquée par l’hypertrophie des végétations ou des amygdales.
Si vous avez le moindre doute concernant la respiration de votre enfant dans le sommeil, le plus simple est d’en parler au médecin qui suit votre enfant. En cas de nécessité ce médecin vous orientera vers un ORL qui pourra faire le diagnostic, et enregistrera son sommeil, si nécessaire.

Le syndrome d’apnées du sommeil est un trouble respiratoire du sommeil responsable d’une altération de la qualité du sommeil. Le SAOS (syndrome d’apnées obstructives du sommeil) est une obstruction partielle prolongée des voies aériennes supérieures (hypopnées obstructives ou hypoventilation obstructive) ou une obstruction complète et intermittente (syndrome d’apnées obstructives) qui perturbe la ventilation au cours du sommeil et/ou le déroulement normal du sommeil.

Plusieurs conséquences

  • une baisse du niveau d’oxygène dans le sang (hypoxie)
  • ensuite une augmentation irrégulière du taux de dioxyde de carbone dans le sang (hypercapnie)
  • et enfin une fragmentation de son sommeil et donc une mauvaise qualité de son sommeil.

Signes pouvant vous faire évoquer un syndrome d’apnée

Signes nocturnes

  • Ronflement
  • Respiration laborieuse pendant le sommeil
  • Mouvements paradoxaux de la cage thoracique à l’inspiration
  • Mouvements avec réaction d’éveil
  • Transpiration anormale
  • Tète en hyperextension
  • Enurésie secondaire

Signes diurnes

  • Somnolence diurne
  • Céphalées matinales
  • Troubles du comportement: Agressivité/hyperactivité, difficultés dans les apprentissages
  • Déficit de croissance staturo pondérale
  • Respiration essentiellement buccale: Les enfants apnéiques ont souvent une forme de visage particulière. La respiration par la bouche peut en effet empêcher un développement harmonieux de la face(visage allongé, palais étroit, menton en retrait).

Les traitements

La prise en charge doit être multidisciplinaire (pédiatre, ORL, somnologue, orthodontiste…) et adaptée à l’enfant ainsi qu’à la cause de l’apnée du sommeil.

Chez le plus jeune, dans la majorité des cas, l’apnée du sommeil est due à une augmentation du volume des végétations et/ou des amygdales: une intervention chirurgicale est alors souvent nécessaire.

Chez l’enfant plus âgé, l’obésité est un facteur de risque important d’apnées du sommeil. La prise en charge d’une éventuelle rhinite allergique, d’une surcharge pondérale, l’instauration d’un traitement orthodontique, d’une rééducation des muscles de la langue, font aussi partie de l’arsenal thérapeutique du syndrome d’apnées du sommeil de l’enfant.

Le recours à la machine à pression positive continue (PPC) est beaucoup moins systématique que chez l’adulte.