Troubles du sommeil

Cauchemars et terreurs nocturnes

Les cauchemars, les parasomnies* sont un passage obligatoire de notre vie nocturne et de celle des enfants. Quelquefois, les enfants font plus de cauchemars et sont donc plus terrifiés.

La différence entre cauchemar et terreur nocturne est assez facile à faire. Un enfant qui a une terreur nocturne se réveille en hurlant, en sueur. Il reconnaît mal ses parents et est agité. Cela survient toujours dans la première partie de la nuit. Les cauchemars, eux, sont des rêves. Ils surviennent plutôt dans la deuxième partie de la nuit.

L’origine des terreurs nocturnes est très différente de celle des cauchemars. Les cauchemars surviennent durant le sommeil paradoxal. Il est physiologique de faire des rêves et de temps en temps de mauvais rêves. Les terreurs nocturnes, elles, surviennent en début de nuit, pendant la phase de sommeil lent. L’enfant part dans le sommeil, il enchaîne un cycle, deux cycles, quelquefois trois cycles de sommeil lent sans parvenir à alléger son sommeil, sans parvenir à la fonction du rêve et du sommeil paradoxal. Il va alors avoir un court moment de réveil, mais il est en sommeil lent profond, donc il ne se représente rien, alors que dans le rêve, il y a une représentation. La terreur nocturne, chez le petit entre deux et cinq ans, ressemble au somnambulisme : c’est un sommeil profond qui dure trop longtemps avec un réveil en sommeil profond.

Mon enfant ne dort pas…

L’insomnie de l’enfant prépare celle de l’adulte L’insomnie de l’adulte se prépare dans l’enfance, notamment dès les premiers troubles du sommeil. Il faut distinguer les troubles du sommeil du petit enfant (80 % des demandes de consultation du sommeil chez l’enfant concernentdes enfants de moins de trois ans) de ceux des enfants plus grands, scolarisés, entre six et dix ans. 

Le sens et l’origine des troubles du sommeil du nourrisson sont différents selon qu’il s’agit d’un bébé de moins de 6 mois ou d’un nourrisson entre 6 mois et 2 ans. Avant 6 mois, il n’y a pas de trouble du sommeil à proprement parler, mais un trouble du rythme veille-sommeil, le nouveau-né passant progressivement d’un rythme ultradien (alternance de veille et de sommeil toutes les 3-4 heures) à un rythme circadien de 24 heures. Les cycles de sommeil ne sont en place que vers l’âge de 4-5 mois, comme en témoigne la maturation de l’électroencéphalogramme.

 Entre 6 mois et 2 ans, l’insomnie de l’enfant correspond à une plainte des parents plus qu’à une réalité physiologique. Il peut s’agir de difficultés d’endormissement avec pleurs et opposition au moment du coucher et/ou de réveils nocturnes répétés par exagération des phases de latence entre 2 cycles de sommeil. 

Les troubles de l’endormissement traduisent toujours une difficulté de séparation qu’elle soit due à un événement traumatisant dans la vie de l’enfant ou dans celle de ses parents. La dépression maternelle peut conduire à une relation fusionnelle mère-enfant. L’enfant-roi lui-même témoigne des difficultés parentales pour préparer leur enfant à accepter les règles de la vie en société. Les réveils nocturnes peuvent être associés aux troubles d’endormissement, l’enfant étant incapable de se rendormir seul entre 2 cycles de sommeil, il doit recréer les conditions de l’endormissement à chaque réveil.

Le pédiatre s’attardera à vérifier qu’il n’existe pas une cause organique aux difficultés de sommeil:

  • apnées du sommeil: Si votre enfant ronfle bruyamment la nuit et fait des pauses respiratoires, si son sommeil nocturne est perturbé et s’il est fatigué dans la journée ou au contraire plutôt irritable et hyperactif, 

L’apnée du sommeil touche près de 2 % des enfants entre deux et six ans. Dans la plupart des cas, elle est associée à de grosses amygdales et à des végétations trop volumineuses ; parfois elle est due à des malformations des machoires et de la face (étroitesse des fosses nasales, maxillaire insuffisamment développé,…). L’apnée du sommeil est également fréquente chez les enfants et les adolescents en surpoids.

QUE PEUT-ON FAIRE PAR SOI-MÊME LORSQUE SON ENFANT DORT MAL ?

Conseils pour favoriser l’endormissement de votre enfant et un sommeil durable

Respectez le rythme jour/nuit :

  • adoptez progressivement des heures de coucher et de lever régulières, y compris le week-end. Évitez tout lever tardif  pour rattraper une mauvaise nuit car il s’ensuivra un décalage des heures de sieste et de coucher ;
  • si votre enfant a besoin d’une sieste, veillez à ce qu’elle ait lieu en début d’après-midi et qu’elle ne soit pas trop longue. Les siestes tardives dans l’après-midi retardent le coucher. Réveillez votre enfant si la sieste se prolonge ;
  • pensez, au cours du dernier repas de la journée, à nourrir votre enfant suffisamment et de façon équilibrée, selon son âge. Ainsi, l’endormissement sera facilité et votre enfant ne se réveillera pas à cause de la faim ; ne lui donnez pas de biberon ou ne l’allaitez pas pour l’endormir.

Le rituel du coucher de l’enfant :

  • avant de le coucher, optez pour des activités calmes (lecture…) et donnez-lui éventuellement un bain qui l’apaisera ;
  • le soir venu, créez une atmosphère favorable au sommeil, en réduisant le bruit et la lumière dans la chambre ;
  • repérez les signes de fatigue chez votre enfant. S’il bâille, se frotte les yeux ou pleurniche, c’est qu’il a besoin de dormir ;
  • adoucissez la séparation du coucher par un petit rituel calme (histoire, chanson, câlin) à faire dans la chambre et proposez un doudou à votre enfant pour l’apaiser ;
  • ne laissez pas votre enfant devant la télévision ou tout écran le soir. Les jeux vidéo sur console, tablette ou sur ordinateur, l’utilisation du téléphone mobile sont déconseillés avant le coucher car ils sont associés à des problèmes d’endormissement et à un sommeil de médiocre qualité. L’utilisation des écrans est fortement déconseillée aux enfants de moins de 3 ans ;
  • la présence d’une veilleuse dans la chambre peut être utile pour rassurer l’enfant. N’utilisez pas de veilleuse équipée de lumière LED pour bébé. Elles peuvent perturber ses cycles de sommeil ; 
  • une fois votre enfant couché, quittez votre enfant avant qu’il ne dorme. Laissez-le s’endormir seul.

Dans tous les cas, l’apprentissage de l’autonomie face au sommeil commence au coucher. En effet, un enfant qui sait s’endormir seul sait qu’il pourra se rendormir sans aide après un réveil nocturne.

Même si vous avez des difficultés pour endormir votre enfant ou votre bébé, ne lui donnez jamais de médicaments pour qu’il s’endorme ou dorme plus longtemps. Parlez-en à votre médecin ou pédiâtre.

La nuit , intervenez le moins possible :

  • la nuit, si vous entendez que votre enfant est réveillé, attendez quelques minutes avant d’intervenir, il devrait se rendormir seul. Si vous intervenez, ne mettez pas la lumière, ne parlez presque pas et restez neutre afin de favoriser son endormissement ;
  • lors de ses réveils nocturnes, évitez de lui donner un biberon de façon répétée ; sinon, il deviendra incapable de s’endormir sans manger. N’oubliez pas que le biberon d’eau sucrée est, en plus, source de caries.