COVID 19 chez l’enfant

En décembre 2019 la pandémie de covid 19 a démarré et la vie de chacun s’est vue véritablement chamboulée. Les informations et désinformations n’ont jamais été aussi importantes. Cependant, jamais la recherche n’a avancé aussi vite, tant sur la connaissance du virus que sur la maladie elle- même.

Le ou La covid 19 est la maladie liée au virus du SARS-CoV-2 qui est un gros virus de la famille des coronavirus. 

Comprendre ce virus

Un virus est un agent infectieux nécessitant un hôte, souvent une cellule, dont les constituants et le métabolisme déclenchent la réplication. Le virus a donc besoin d’une espèce, animal ou humaine, pour survivre.

C’est un virus à ARN, son génome est constitué d’un ARN enveloppé codant pour une trentaine de protéines, dont quatre protéines de structure : protéine S pour «spike», E pour «enveloppe», M pour «membrane», N pour «nucléocapside». La protéine spike est la plus importante quantitativement.

Comme tous les virus à ARN, le SARS- CoV-2 mute souvent et n’a pas de système de réparation de son acide nucléique. Des milliards de mutations (qui sont des accidents de lecture de l’acide nucléique) se produisent tous les jours lorsque le virus se réplique chez des milliers d’individus.

Un certain nombre d’entre elles peuvent lui conférer des avantages écologiques, d’autant que ce virus était à l’origine relative- ment peu adapté à l’homme. L’accumulation de mutations «avantageuses» aboutit à des variants dits préoccupants (variant of concern).

R0: taux de reproduction

Comme tout virus il existe une capacité de reproduction du virus.

Le RO ou nombre de reproduction de base, indique le nombre moyen de nouveaux cas d’une maladie qu’une seule personne infectée et contagieuse va générer en moyenne dans une population sans aucune immunité (on appelle les gens sans immunité des personnes susceptibles).

Le R0 de base de SARS-CoV-2, estimé initialement aux alentours de 2, augmente avec les variants successifs, l’estimation pour Delta étant d’environ à 5. En dépit de cet accroissement, il semble rester dans l’intervalle de celui estimé pour les autres coronavirus humains classiques en période endémique, mais est supérieur à celui des deux précédents coronavirus émergents, en dépit des incertitudes de la mesure de leur R0. Par ailleurs, il faut aussi relativiser la différence entre la souche initiale et le Delta, certaines études suggérant un R0 à 5.8 pour la souche « Wuhan » en mars 2020

CE QU’IL FAUT COMPRENDRE

Comme beaucoup de virus respiratoires, les coronavirus se transmettent essentiellement par les grosses et moyennes gouttelettes émises en toussant, en éternuant mais aussi, dans une moindre mesure, en parlant. Lorsqu’elles sont émises, ces grosses gouttelettes, tombent sur le sol ou sur les surfaces environnantes à une distance largement inférieure à deux mètres et persistent peu de temps dans l’atmosphère. Les virus contenus dans ces grosses gouttelettes pénètrent dans l’organisme préférentiellement par inhalation et sont généralement arrêtés par les voies aériennes supérieures, lieu de réplication primaire habituel du SARS-CoV-2

Formes cliniques

Il existe de très nombreuses présentations allant de la forme totalement asymptomatique à celle d’un simple rhume jusqu’à une atteinte pulmonaire plus sévère.

Enfin chez l’enfant des complications plus rares ont été décrites, celle d’une infection inflammatoire appelée le PIMS syndrome

Le plus souvent :

  • fièvre
  • tableau de rhume avec nez qui coule, maux de gorge, toux
  • disparition de l’odorat et du gout ( moins fréquent chez l’enfant de moins de 5 ans )
  • tableau digestifs fréquents chez les enfants: douleurs abdominales vomissements, diarrhées
  • fatigue, douleurs musculaires
  • atteinte dermatologique: éruption cutanée non spécifique
  • formes graves de l’enfant: rare: PIMC ou kawasaki like

SYNDROME PIMS ou MIS-C

Syndrome décrit en avril 2020 en lien avec une infection à SARS-CoV2.

  • Décrit essentiellement chez l’enfant, mais certains cas chez l’adulte ont été rapportés. Il est aussi connu comme MIS-C (Multisystem Inflammatory Syndrome in Children Related to SARS-CoV2).
  • Il se caractérise par des manifestations multi systémiques « ressemblant » à la Maladie de
    Kawasaki.
    • Quand y penser ?
  • une fièvre avec une ou plusieurs atteintes d’organe (douleur abdominale, éruption cutanée, tachycardie…) et un contage ou ATCD de COVID dans les 3-4 semaines précédant les symptômes, et un TROD sérologique SARS CoV2 ou une sérologie positif.
  • Les signes et symptômes les plus fréquents sont cardiovasculaires conduisant souvent à une prise en charge en soins intensifs. La douleur abdominale est fréquente mimant parfois des tableaux d’appendicite, voire de péritonite. D’autres signes fréquents sont gastro-intestinaux, cutanés, et neurologiques. Les anomalies hématologiques sont aussi fréquentes
    Le lien entre ce syndrome et l’infection à SARS-CoV-2 a été documenté. Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’une réaction secondaire post-infectieuse qui apparait environ 3 à 4 semaines après l’infection à SARS-CoV2. De rares cas ont été décrits durant la phase aiguë de l’infection à SARS-CoV2. La plupart des enfants ont une sérologie positive (surtout en IgG) et moins d’un tiers des cas rapportés ont des PCR positives. L’âge moyen est de 9 ans et 75% ont plus de 5 ans. Nombreux cas sont observés 2-4 semaines après les pics des vagues COVID.

Quelle prise en charge?

Urgence diagnostique et thérapeutique nécessitant une hospitalisation de l’enfant

Evolution le plus souvent favorable si prise en charge en hospitalisation

Diagnostic de l’infection au covid

Il dépend de l’évolution de la maladie en cours. Voici donc l’évolution de l’infection au SARS cov 2

Prise en charge

Les mesures barrières

  • Se laver les mains très régulièrement à l’eau + savon (Au moins 20’’) ou soluté hydro-alcoolique (Mains = vecteurs importants de contamination)
  • Tousser ou éternuer dans son coude (limiter propagation gouttelettes)
  • Utiliser mouchoir à usage unique et le jeter immédiatement
  • Saluer sans serrer la main, éviter embrassades et contact physique
  • Désinfecter souvent surfaces et objets
  • Aérer régulièrement lieux clos (au moins 10 mn/heure) pour éliminer microgouttelettes restées en suspension dans l’air

Utilisation des masques

  • positionner correctement en début d’utilisation et le maintenir en place
  • Ne pas le toucher : altère les capacités de filtration et peut souiller les mains
  • Le changer 
  • Toutes les 4 heures pour le masque chirurgical
  • Toutes les 8 heures pour le FFP2
  • Dès qu’il est mouillé, abîmé ou souillé
  • Se désinfecter ou se laver les mains lors du retrait
  • Le jeter immédiatement après usage si masque « jetable »

La distanciation

Le SARS-CoV-2 ne circule pas seul, ce sont les individus qui le transportent et peuvent le transmettre sans même le savoir (porteurs asymptomatiques, pré-symptomatiques ou pauci-symptomatiques)

En population générale

contamination classique

Mais existent des patients hyper-contaminateurs

super contaminated

Mesures de distanciation : limiter le nombre de contacts

Se tenir au moins à 1 mètre les uns des autresu

Réduire les déplacements

La vaccination

Que faire si mon enfant a été testé positif au covid ou si est cas contact? ( attention comme vous le savez les protocoles changent très très régulièrement)

Qu’est-ce qu’un cas contact ?

Un « cas contact » est une personne, ayant eu, en l’absence de protection efficace (masque chirurgical ou équivalent norme AFNOR 1) un contact avec un cas de covid + (personne malade ou dépistée +) :

  • soit en “direct en face à face” à moins de 2m avec le sujet malade “quelle que soit sa durée” (contage intra familial, soins médicaux ou d’hygiène),
  • et/ou dans un espace confiné pendant au moins 15 minutes et/ou cumulées sur 24h et/ou pendant des épisodes de toux et/ou d’éternuement

Il existe 3 types de contacts (hors professionnels de santé hospitalier et en milieu scolaire) :

  • A risque élevé : toute personne dans une situation décrite ci-dessus et n’ayant pas reçu un schéma complet de vaccination ou depuis moins de 7 jours (Pfizer, Moderna et AstraZeneca) ou moins de 4 semaines (Jansen) ou atteinte d’une immunodépression grave
  • A risque modéré : toute personne dans une situation décrite ci-dessus, sans immunodépression grave et ayant reçu un schéma complet de vaccination depuis au moins 7 jours (Pfizer, Moderna et Astra Zeneca) ou au moins 4 semaines (Jansen)
  • A risque négligeable : toute personne ayant un antécédent d’infection par la Covid-19 confirmé par un test de dépistage datant de moins de 2 mois ; et toutes les autres situations de contact non décrites précédemment

A noter : une personne n’est pas considérée comme cas contact si elle a eu le covid il y a moins de 2 mois

Le développement du vaccin contre le covid

Les différents types de vaccins