Pleurs du nourrisson

A leur naissance et dans les premiers mois de vie, tous les bébés pleurent, c’est universel. Il s’agit d’un comportement d’attachement que le bébé possède dès la naissance. C’est en effet leur moyen de communication principal pour vous transmettre leurs émotions. Ils augmentent en fréquence et durée de la naissance jusqu’à l’âge de 6 semaines.

Il est normal que vous et votre conjoint vous sentiez désarmés et inquiets, face aux pleurs de votre bébé, surtout lorsque vous ne parvenez pas à le calmer. Mais avant de parler des pleurs du nourrisson il est essentiel de distinguer les pleurs inhabituels de votre enfant: ceux pour lesquels une consultation médicale s’impose sans délai:

Pleurs aigus: Signes d’alarme => consultation médicale

  • Notion de chute ( tête ++)
  • Vérifier l’ensemble du corps de votre enfant à la recherche d’une zone douloureuse ou rouge
  • Vomissements associés
  • Fièvre
  • Constipation
  • Enfant inconsolable: échec de techniques de réassurance classique: câlins, diversion, doudou/tétine, essai d’une dose de paracetamol

LES CAUSES BENIGNES DE PLEURS

Comment accompagner un bébé qui pleure

  1. En le portant
  2. Chanter, lui parler, en écoutant de la musique
  3. En le massant
  4. En se promenant ++

Coliques du nourrisson

On ne devrait parler de coliques du nourrisson que devant un tableau précis : enfant algique au faciès érythrosique, les poings serrés, le front plissé, les cuisses repliées sur un abdomen ballonné, avec des émissions répétées de gaz. Ces pleurs connaissent une acmé vespérale, sont hyperphoniques à 1 000 Hz, ne cèdent pas avec l’alimentation

Reflux gastro oesophagien et oesophagite

La dysphagie douloureuse est presque toujours liée à une œsophagite de reflux à cet âge. Les repas sont compliqués et interrompus par une agitation, des pleurs stridents per et post prandiaux. Le sommeil est lui aussi perturbé. Le diagnostic de reflux gastro-œsophagien (RGO) est aisé lorsque les régurgitations sont fréquentes et abondantes (il faut alors s’assurer que les rations lactées ne sont pas excessives).

L’allergie aux protéines de lait de vache

L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) peut est évoquée. Comme il ne peut s’agir d’une forme IgE médiée, les signes d’accompagnement sont essentiels au diagnostic : prise de poids insuffisante, selles molles, et parfois eczéma et bronchites sifflantes associées. La prescription d’un lait à hydrolyse protéique poussée doit être sanctionnée par une amélioration franche de la symptomatologie. Parfois est mise en cause une intolérance au lactose. En dehors des cas exceptionnels d’alactasie congénitale, la responsabilité du lactose est discutée et discutable à cet âge.

Les pleurs au quotidien: une fois éliminer les pleurs aigus

Ils connaissent différentes définitions, différentes approches, et un grand flou est entretenu par la confusion entre les coliques et les pleurs excessifs inexpliqués. Selon les études, 8 à 25 % des nourrissons du premier trimestre sont concernés, soit chaque année 65 000 à 200 000 enfants.

On comprend aisément que la définition du caractère « excessif »est nécessairement arbitraire. On peut retenir la règle des 3 fois 3 (plus de 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine, depuis au moins 3 semaines), ou plus simplement le ressenti des familles, dépassées ou anxieuses devant ces pleurs prolongés et répétés. Ce qui suppose une prise en compte de leur tolérance aux pleurs, éminemment variable. La première étape diagnostique sera donc de différencier pleurs habituels et pleurs excessifs.

Autres causes

Reste un pourcentage important de pleurs excessifs sans cause identifiée, abusivement étiquetés « coliques » dans de nombreux travaux. Des troubles du sommeil sont fréquemment associés. Quelques facteurs de risque ont été identifiés dans la littérature :

  • premier enfant
  • familles monoparentales
  • vie urbaine
  • deux parents au niveau d’étude élevé qui mènent une activité professionnelle
  • âge maternel entre 30 et 34 ans
  • absence de soutien
  • tabagisme passif, qui favorise coliques et RGO.

Dans ce contexte, les interactions parent-enfant peuvent être déterminantes.

Des corrélations ont pu être établies entre anxiété maternelle et pleurs excessifs. Le baby blues avéré, des dépressions post partum plus ou moins masquées peuvent parasiter la réponse adaptée aux besoins du bébé. Un cercle vicieux peut s’instaurer, la mère se sentir dépassée, voire persécutée dans des cas extrêmes. Des tensions intrafamiliales, des violences conjugales, le surinvestissement d’un enfant.

Méfiance de pleurs excessifs chez le bébé entrainant une fatigue psychique des parents avec risque d’épuisement parental.

Risque du syndrome du bébé secoué