La vaccination protège contre une maladie qui peut être grave
Le pneumocoque (bactérie strictement humaine) est à la fois un hôte normal du microbiote rhinopharyngé et la première cause d’infections bactériennes ainsi qu’une cause majeure de mortalité et morbidité dans le monde.
Le risque d’infection à pneumocoque est particulièrement élevé chez les enfants dans les 3 premières années de vie, les sujets âgés de plus de 65 ans, et à tout âge chez des patients présentant des facteurs de risque.
L’introduction des vaccins conjugués, a permis une diminution franche du nombre d’infections pneumococciques, réduisant significativement la mortalité et la morbidité, mais les infections ne vont pas disparaître. Ces vaccins sont aujourd’hui inclus dans les calendriers vaccinaux de plus de 180 pays dans le monde.
Le pneumocoque ou plus précisément les pneumocoques (avec plus de 94 sérotypes différents) sont des hôtes habituels du rhinopharynx, essentiellement de celui de l’enfant. Ces bactéries sont strictement humaines. C’est un cocci à Gram positif se présentant habituellement sous forme de diplocoque.
Tous les enfants de moins de 5 ans sont porteurs de pneumocoque à un moment ou l’autre de l’année, et c’est à partir du rhinopharynx que cette bactérie va se transmettre par voie aérienne et provoquer éventuellement des maladies.
Le pneumocoque est la première cause d’infection bactérienne chez l’homme et représente une cause majeure de mortalité et de morbidité dans le monde entier.
Les jeunes enfants de moins de trois ans, les sujets âgés de plus de 65 ans et les sujets à risque (asplénie, immunodéficiences diverses, autres…) constituent les groupes dans lesquels l’incidence de la maladie est la plus élevée (plus de 10 fois supérieure à celle observée dans les autres groupes d’âge chez les sujets sains).
Les infections pneumococciques
Le spectre des maladies pneumococciques s’étend des infections invasives (IIP) parfois mortelles à des maladies moins sévères mais plus fréquentes.
- Infections invasives (IIP)
- – méningites
- – pneumonies bactériémiques, et empyème
- – septicémies
- Maladies moins sévères mais plus fréquentes
- – pneumonies non invasives
- – otites moyennes aigües
- – sinusites
- Tous les sérotypes de pneumocoque n’ont pas la même capacité à coloniser lerhinopharynx ou à provoquer des infections :
- certains sérotypes sont retrouvés fréquemment en portage et en pathologie
- d’autres, beaucoup plus souvent en portage qu’en pathologie
- d’autres enfin, sont peu retrouvés en portage (car leur durée de portage est très courte) mais souvent impliqués dans les infections et évoluent plutôt sur un mode épidémique.Ceci témoigne d’un pourvoir pathogène différent en fonction des sérotypes et à l’intérieur du sérotype des clones circulants.Le profil des infections pneumococciques peut varier en fonction du sérotype impliqué.Cependant, aucun pneumocoque ne peut être considéré comme non pathogène et tous peuvent induire une maladie, en particulier chez les sujets présentant une pathologie sous- jacente.
La conjugaison
Des vaccins contre le pneumocoque existent depuis plus de 50 ans. Ils sont composés de polysaccharides, constituants principaux de la capsule des pneumocoques, elle même spécifique de chaque sérotype. Ces premiers vaccins, uniquement polysaccharidiques, s’ils ont une certaine efficacité contre les infections invasives de l’adulte et du grand enfant, d’une part ne sont pas immunogènes chez l’enfant de moins de 2 ans, d’autre part n’ont pas d’efficacité sur les infections non invasives ou le portage rhinopharyngé. Des vaccins conjugués dans lesquels les polysaccharides sont couplés à des protéines pour les rendre plus immunogènes et être efficaces chez le nourrisson ont été mis au point à la fin des années 90.
Efficacité sur les pneumonies
Depuis l’introduction des VPC de deuxième génération, de très nombreuses études ont confirmé leur efficacité sur les pneumonies, avec une réduction évaluée entre 18 et 70% selon les études et les critères diagnostiques utilisés.
L’efficacité est d’autant plus grande que les pneumonies sont sévères.
Les contre-indications vaccinales
• Une allergie grave au décours d’une vaccination antérieure.
• Comme pour les autres vaccins, l’administration doit être différée chez une personne présentant une maladie fébrile aigüe sévère.
En revanche, une infection mineure, telle qu’un rhume, ne doit pas conduire a différer la vaccination.
Les effets indésirables du vaccin
Le profil des effets indésirables rapportés est le même que celui de tous les vaccins inactivés de la petite enfance.
• Réactions au site d’injection telles que douleur, rougeur, gonflement : très fréquentes (>10 cas sur 100 vaccinés), survenant dans les 48 heures suivant la vaccination et disparaissant en quelques jours.
• Des effets généraux comme la fièvre, l’irritabilité, des douleurs musculaires ou articulaires : assez fréquents (>10 cas sur 100 vaccinés).
• Les seuls effets indésirables graves, considérés comme réellement dus au vaccin, sont les réactions allergiques graves exceptionnelles (1 cas sur 450 000 vaccinés).