La grippe saisonnière
Elle est due aux virus « Influenza » qui circulent dans le monde entier.
Il en existe trois différents types : A (le plus commun) et B responsables des épidémies saisonnières annuelles et C, responsable de simples « rhumes ».
Les virus de type A et B ont une évolution génétique et souvent antigénique très rapide (le virus de type A plus que celui du type B) du fait de leur génome segmenté. Il existe de nombreux sous types A (par exemple : A/H3N2, A/H1N1) et deux lignages B (Yamagata et Victoria) qui cocirculent.
Les souches de virus de la grippe en circulation ne sont pas les mêmes d’une année sur l’autre. La caractérisation génétique des souches, réalisée dans les centres de référence (Institut Pasteur, Paris et Lyon) est devenue indispensable. Par exemple en 2016-2017, le virus A(H3N2) (98% des souches identifiées pendant l’épidémie) appartenait au groupe génétique 3C.2a, comprenant la souche vaccinale A/Hong Kong/4801/2014 ; la plupart (69%) de ces virus appartenait au sous-groupe 3C.2a1, représenté par A/Bolzano/7/2016, antigéniquement analogue à la souche vaccinale.
Les épidémies annuelles de grippe sont dues aux sous-types de virus A et/ou de virus B. On parle d’épidémie devant un nombre important de cas (un seuil d’incidence par 100 000 personnes, défini par les organismes de surveillance). La contagiosité est forte ; le pic de survenue a une date variable selon les régions en France, comme dans les autres pays européens. La saison la plus propice pour la grippe est la fin d’automne et l’hiver, souvent entre janvier et mars, l’épidémie durant 10 à 12 semaines en moyenne. Les variations de dates de survenue sont nombreuses d’année en année.
En pratique : pendant la période hivernale, chaque professionnel de santé, dans chaque région, doit être tenu informé du déroulé de cette épidémie incontournable mais imprévisible dans sa date de survenue et son intensité.
Comment se transmet la grippe ?
Les virus de la grippe sont hébergés dans le rhinopharynx d’un humain qu’il soit simplement infecté ou grippé, quel que soit le sous type de virus de la grippe en circulation. La transmission du virus d’une personne contaminée à d’autres personnes de l’entourage est celle de toute infection respiratoire des voies aériennes supérieures. – En parlant, en toussant ou en éternuant, le sujet infecté ou grippé projette des gouttelettes de salive dans l’air. Ces goutellettes contenant des millions de virus circulent dans l’air, et seront inhalées par d’autres personnes, à leur tour infectées continuant ainsi la chaine de transmission du virus.
La personne infectée ou grippée est contagieuse pour les autres, jusqu’à cinq jours après le début des premiers symptômes chez l’adulte, voire sept jours chez l’enfant. La vie en communauté (crèches, lieux scolaires pour les enfants, maisons de retraite pour les personnes âgées) facilite la transmission du virus.
– la contamination peut également se faire par le biais des mains et d’objets ou surfaces souillés par des gouttelettes de salive.
Comment se manifeste la grippe saisonnière chez les enfants ?
Tout enfant, à tout âge, peut faire la grippe pendant l’épidémie saisonnière et ceci chaque année.
En période épidémique, le diagnostic de grippe se fait sur l’association de quelques symptômes classiques mais non spécifiques, à partir de l’âge de 5 ans : une fièvre élevée d’apparition brutale, une (grande) fatigue, parfois des frissons, des maux de tête, un mal de gorge, une toux sèche, une obstruction nasale. Les symptômes sont au plus fort pendant les 2-3 premiers jours et peuvent durer une huitaine de jours. Les symptômes peuvent varier d’une année à l’autre en fonction du virus qui circule. Dans la tranche d’âge des enfants de 5 à 15 ans, si les hospitalisations sont peu fréquentes, les consultations médicales représentent plus de 40% de l’ensemble des consultations pour syndrome grippal. Chez les enfants plus jeunes, les symptômes sont respiratoires (confondus avec d’autres maladies virales hivernales), digestifs (difficiles à rattacher à la grippe) ou neurologiques (somnolence, convulsion avec hyperthermie) rendant le diagnostic plus difficile (et pendant très longtemps une source de mésestimation du poids de la grippe chez les enfants). Chez les jeunes nourrissons, une fièvre élevée fera hospitaliser l’enfant dans la crainte d’un processus bactérien.
Dans tous les cas de figure, la grippe chez l’enfant majore le risque de survenue d’autres cas familiaux et entraîne un absentéisme scolaire et/ou un arrêt de travail parental.
Dans la majorité des cas de grippe chez l’enfant sain, aucune complication sérieuse ne survient. Mais un enfant sur trois, âgé de moins de 3 ans fera une otite moyenne aiguë. Des pneumonies et d’autres complications (la grippe peut toucher tous les organes ; la sur-infection bactérienne concerne l’appareil respiratoire) entraînent des hospitalisations. Plus l’enfant est jeune, plus le risque d’hospitalisation est grand notamment chez les enfants de moins de 2 ans même quand ils sont bien portants. Les personnes fragiles âgées et / ou atteintes de certaines maladies chroniques (situations médicales sous jacentes : « facteurs de risque ») ont un fort risque de complications plus fréquentes et plus sévères .
Le vaccin
Dès l’âge de 6 mois, la vaccination contre la grippe est recommandée chez les femmes enceintes quelque soit le trimestre de la grossesse ;
les sujets porteurs de certaines maladies chroniques dites « facteurs de risque » (soit parce que la grippe est alors plus grave, soit parce que la maladie est alors aggravée par la grippe).
les personnes obèses (indice de masse corporelle égal ou supérieur à 40 Kg/m2 ;
les personnes séjournant dans un établissement de soins de suite ainsi que dans un établissement médico-social d’hébergement, quelque soit l’âge