Dépistage d’une scoliose

La scoliose affecte un secteur plus ou moins étendu de la colonne vertébrale dans les 3 plans de l’espace, axial, sagittal et frontal. C’est une déformation non complètement réductible du rachis, ce qui n’est pas le cas des simples attitudes scoliotiques, et tridimensionnelle, plus complexe que les déformations dans un seul plan, comme les cyphoses.

C’est une courbure vertébrale structurale qui ne disparait pas quand on corrige l’inclinaison du bassin. Le dépistage de la scoliose durant l’enfance et surtout pendant la période pubertaire est un enjeu essentiel car son diagnostic tardif peut conduire à une chirurgie lourde non dénuée de risques. 

La scoliose est généralement idiopathique, sans relation retrouvée avec un autre processus pathologique décelable. Dans le cas contraire, elle est dite secondaire, par exemple neurologique ou malformative. On la détecte le plus souvent lors d’un simple examen clinique, au cours de la période de croissance.

L’examen du rachis doit être méthodique afin d’être reproductibleIl est systématique chez tous les enfants et tous les adolescents en période de croissance au moins une fois par an. Celui du tronc affirme et définit la scoliose. L’appréciation de la croissance et de la maturation osseuse permet d’évaluer le risque évolutif de la déformation.

L’interrogatoire est fondamental. On s’enquiert notamment des antécédents personnels et du développement psychomoteur depuis la naissance ainsi que des éventuels antécédents familiaux de scoliose.Le patient doit être examiné de dos, de profil, de face et de dessus. Au préalable, il faut s’assurer du bon équilibre du bassin en vérifiant l’horizontalité des 2 crêtes iliaques.

Toute inégalité de longueur des membres inférieurs responsable d’une obliquité du bassin dans le plan frontal doit être corrigée par une compensation sous le pied correspondant. Ceci est indispensable car une bascule du bassin peut entraîner une attitude scoliotique (fig. 1). De dos, on voit la déformation dans le plan frontal. L’équilibre global du tronc est apprécié à l’aide du fil à plomb pendu depuis l’épineuse saillante de C7. Normalement, il doit passer par le sillon interfessier. S’il tombe à droite ou à gauche, cela témoigne d’un déséquilibre latéral. La ligne des épaules peut rester d’aplomb ou être oblique (signe de la lucarne). Le pli de la taille, lorsqu’il est asymétrique, traduit l’existence d’une déviation de la colonne thoracolombaire ou lombaire.

La découverte d’une scoliose dans la famille nécessite un dépistage encore plus attentif des enfants et adolescents de la fratrie.
Les activités sportives doivent être encouragées, sans aucune limitation. Aucune n’est à déconseiller ni à privilégier.

Dans la très grande majorité des cas, une rééducation spécifique n’est pas nécessaire en cas de scoliose idiopathique chez un enfant ou un adolescent. Le port de semelles orthopédiques est inutile si aucune pathologie particulière des pieds n’est associée.

Anatomie du rachis

L’anatomie du rachis qui évolue avec la croissance et les acquisitions motrices. Les courbures physiologiques évoluent en fonction de l’âge.