L’exercice physique/sport est indispensable et permet un bien être physique et mental incontestable. IOl est également bénéfique dans l’éducation même de l’enfant. L’enfant naturellement ressent le besoin de » bouger » et en tant qu’adulte notre rôle est de les accompagner afin de leur dans les meilleurs conditions possibles. Le sport fait partie de la vie courante des enfants et des adolescents. Il peut être dangereux s’il est pratiqué dans de mauvaises conditions, que ce soit du fait d’une pratique trop intensive et exclusive, du fait d’une mauvaise technique ou d’un terrain inadapté, ou encore du fait d’une absence de respect des règles de jeu et de structures d’encadrement.
L’évolution de la société mène à un mode de vie sédentaire qui impacte les adultes mais aussi les enfants et adolescents, avec des conséquences à court et long termes. Au niveau mondial (OMS) comme au niveau national (Stratégie Nationale Sport Santé et Programme Nationale Nutrition Santé), il est devenu urgent de promouvoir un mode de vie actif. Les bénéfices d’une APS régulière sont maintenant démontrés et toutes les ressources doivent être mises en œuvre pour prévenir les pathologies et endiguer ce qui a été décrit comme une « pandémie » silencieuse et insuffisamment médiatisée.
Pour préserver la santé des jeunes de la classe d’âge 5–17 ans, l’Organisation mondiale de la santé recommande des niveaux d’activité physique consistant à cumuler au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue.
En France, les jeunes forment le groupe d’âge le plus actif et sont globalement en bonne santé, mais leur niveau d’activité physique et/ou sportive est insuffisant et baisse de génération en génération.
L’éducation physique et sportive et les pratiques sportives de loisirs ne suffisent pas à compenser la baisse de l’activité physique dans la vie quotidienne. Les analyses démontrent que l’inactivité est un fort contributeur de la surcharge pondérale et d’obésité, facteurs qui eux sont délétères pour la santé. De plus, il est reconnu que le niveau d’activité physique dans l’enfance/adolescence conditionne le niveau d’activité à l’âge adulte.
Les filles et les garçons ont les mêmes aptitudes physiques avant la puberté.
Leur potentiel en endurance aérobie étant très élevé, il n’y a pas lieu de les brider par crainte de fatigue ou d’épuisement au cours d’efforts inférieurs à 10 à 15 minutes.
En revanche, leur potentiel de force reste modeste, et le potentiel de résistance est faible.
Pour les sports d’équipe, l’enfant doit de plus comprendre ce qui est sous-jacent au processus compétitif: stratégie et coopération au sein du groupe. Cela n’advient généralement qu’entre 10 et 12 ans.
Blessures de surutilisation, syndrome de surentraînement, voire burn out sont possibles chez le jeune sportif. Les séquelles de ces troubles pouvant être importantes sur la croissance osseuse et le développement psychologique du jeune, il convient d’être vigilant et réactif dès l’apparition des prodromes.
EN PRATIQUE
Les enfants devraient apprendre un répertoire moteur comme ils le font pour apprendre à parler ou à lire. À chaque âge de développement (ou plutôt, chaque stade de développement, en tenant compte des développements précoces ou a contrario tardifs de certains enfants) correspond un objectif précis en matière d’apprentissage de la motricité et donc du type d’APS (générale versus spécifique) à utiliser. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le développement de la motricité dans la petite enfance n’a pas encore la visée de santé qu’elle aura à l’adolescence. Les apprentissages pour les filles et les garçons de moins de 6 ans devraient conduire à la maîtrise de mouvements fondamentaux comme courir en changeant de rythme et de direction, tenir l’équilibre sur un pied, sauter pour franchir des obstacles imaginaires, pédaler sur un tricycle, etc. On retient que ces stimulations motrices sont d’autant plus efficaces que les enfants les reçoivent au moment où leur système nerveux central se développe rapidement (0–3 ans). Il faut habituer son enfant à marcher et ce dès le plus jeune âge : Pour la marche, la dose limite quotidienne est d’environ 1 km par année d’âge : elle est rarement atteinte.
Aux âges de 6–8 ans pour les filles et 6–9 ans pour les garçons, les apprentissages ciblent les fondements de la motricité et les déterminants de la condition motrice générale (agilité, coordination, équilibre, vitesse, etc.). C’est la période idéale pour s’initier à de nombreux sports, partant du principe que toutes les qualités physiques ne sont pas mises à contribution également dans tous les sports. Il est donc essentiel que les enfants de ces âges ne s’enferment pas dans la pratique d’une seule discipline sportive, mais qu’au contraire on leur propose une combinaison de jeux variés.
L’apprentissage des habiletés sportives de base s’opère chez les filles de 8–11 ans et les garçons de 9–12 ans, c’est-à-dire dans une période qui s’achève au début de la puberté. Dans l’idéal, l’enfant de cet âge devrait participer à deux ou trois activités sportives au cours de l’année en tentant de varier les qualités physiques à développer (par exemple sport collectif en club sur l’année, natation sur un cycle d’EPS à l’école-collège, 1 semaine de ski et de sports de glisse en hiver ou de sports aquatiques en été). Cette période correspond aussi à celle du plus haut taux d’abandon d’une pratique sportive.
L’entrée dans la puberté révèle le dimorphisme sexuel de notre espèce. Les filles vont grandir plus vite que les garçons, mais en fin de croissance seront plus petites, plus légères, moins musclées et plus grasses que les jeunes hommes. Ces modifications rapides, caractéristiques des âges allant de 11–12 ans à 15–16 ans, signent la période propice au développement de la condition physique et du perfectionnement du répertoire moteur.
Ce n’est qu’ensuite (de 15–16 ans à 21–23 ans) que le développement des qualités physiques et des habiletés sportives spécifiques à un sport (dans les disciplines à spécialisation progressive) s’opère. Le développement spécifique et le perfectionnement à visée d’entrée dans l’élite sportive nationale puis internationale ne devraient se programmer respectivement qu’à partir de 18–19 ans et 22–24 ans. Ces objectifs parfaitement adaptés à des disciplines collectives (par exemple football, handball, basketball, rugby, etc.), appelées sports à spécialisation progressive, sont clairement en opposition avec les programmes d’entraînement mis en œuvre dès le plus jeune âge dans d’autres disciplines.
LA COMPETITION
Il n’y a donc pas d’âge précis pour une entrée réussie dans la compétition, il semble que peu d’enfants soient physiquement et psychologiquement aptes avant 10–12 ans. L’enfant est « prêt » à la compétition sportive lorsqu’il recherche de lui-même à comparer ses habiletés à celles de ses pairs. La compétition ne doit pas altérer la source de plaisir qu’est la pratique sportive pour l’enfant, pour que le stress (naturellement associé à la compétition et pouvant être bénéfique) ne se transforme pas en détresse.